lundi 17 août 2009

Sinai, Aqaba, Wadi Rum, Petra, Dana

Depuis le Sinai et la paillotte au bord de l'eau, j'ai vu de sacrés sites : Sainte Catherine, Aqaba, Wadi Rum, Petra et aujourd'hui la réserve de Dana. Le plaisir est allé crescendo, et ce soir, perché dans un village de 500 ans et 500 âmes, dans une auberge un peu youyou, dans une chambre qui vaut le détour à elle seule, j'ai du mal à tempérer mes envolées lyriques...

Tout commença bien mal pourtant dans cette résidence paillotte, où l'on se sent paradoxalement enfermé : pas de marché, pas de village à proximité, juste une route où passent les autobus des tour opérateurs israéliens à destination de Sharm el Cheikh, Dahab ou Ste-Catherine. Pour manger, il n'y a que le bar qui propose des pizzas ou des pizzas au prix d'une nuit, la bouteille d'eau dans ces environs aussi.


Après avoir profiter des fonds sous-marins néanmoins superbes de cet étrange endroit, je me décide donc pour partir à Sainte-Catherine, un peu naïvement, sans guide de voyage (Grave erreur). Le stop me permet de sortir de cette enclave et je me retrouve à Newiba Port, soit encore un peu plus enclavé, dans une zone portuaire majeure d'Égypte, d'où arrive notamment tous les produits détaxés d'Aqaba en Jordanie (Je retrouverai d'ailleurs des Égyptiens là-bas). Charmant... Pas de bus pour Ste-Catherine, rdv demain 8 heure me dit-on quand j'arrive.

Il est 13h, et je n'ai pas grand chose à faire....


Il en reste une à caser !!!


Après un bout de temps à errer, je trouve un accès à la mer, puis à une plage, toute proche d'un village où une mosquée sort des palmiers : l'après-midi ne sera pas perdue!


Le village et sa mosquée...

Posté sur cette plage, les enfants ne villlage ne tarde pas à débarquer, sûrement intrigués par le pauvre touriste perdu près de ce port. Je mange des dates que des enfants cueillent devant mes yeux dans les arbres en fouettant les grappes. 3 minutes après, je me retrouve dans une scène surréaliste à l'ombre d'un dattier avec 20 enfants autour de moi qui me parlent en arabe, des dattes dans les mains, des biquettes qui mangent le surplus de dattes au sol, et à 20 mètres la mer, blindée d'oursins...


A l'ombre des dattiers...

Après quelques temps, les chèvres partes traquée la datte, les enfants retournent dans l'eau défier l'oursin et moi, je file un peu plus loin pour piquer une tête. Le reste de l'après-midi se passe tranquillement et je mangerai donc dans cette zone industrielle, à coté d'une mosquée avec un muezzin excité qui s'enflamme sur son mic, entouré de marins et de douaniers, le tout pour à peu près la peau du cul, pas négociable... Je prends le soin de vérifier les horaires de bus une deuxième foi auprès d'un autre type : il n'existe plus de bus pour Ste-Catherine, il faut aller à Dahab, bus à 6 heures...

Le lendemain est donc matinal. Je me réveille vraiment en payany le bus que j'ai payé un coca, seul petit déj que j'avais, 25 pounds, 5€. Le mec m'a rendu la monnaie en petites coupures, 75 pounds au lieu de 95. Et la buse dans l'affaire, c'est bibi... Je suis furax...

Arrivé à Dahab, station balnéaire spécialisée dans la plongée et les arnaques : "No bus Ste-Catherine, here is good taxi, good price". "Fait ch****".

Pas moyen de trouver des gens prêts à partager un taxi, dans cette station de bus déserte, je me résouds donc à prendre un taxi pour Ste-Catherine, devenue l'obsession. Après une heure de négociations, je pars pour le monastère, à 130 bornes de Dahab. 50 euros, avec un rabais de 50%... Pas root's... La route reste quand même spectaculaire...


Sur la route...



Le monastère Sainte-Catherine et le mont Sinaï


Là-bas, je croise une flopée de touristes de tous les coins de la planète pour un monastère certes joli mais qui déplace pas non plus des montagnes... Je n'ai alors qu'une hâte me casser bien vite de ce Sinai où pour l'instant je n'ai rencontré que des gens intéressé par mon argent. Ici, rare sont les gens originaires du Sinai. La plupart viennent du Caire, de Suez pour faire du business, ce qu'ils font très bien... Mais quand je vois ça, je regrette vraiment le marché de Naplouse, où les gens pas forcément plus argentés ne te vende pas le kilo de tomates 4 fois son prix réel...


Le taxi me ramène à la frontière et après un bref passage en Israël, et un stop avec un juif haridim qui me lance après 10 secondes "tu es juif?", je passe en Jordanie, direction Aqaba.

À Aqaba, je retrouve un peu la sérénité perdue en Égypte. La ville est agréable et la ballade le long de la plage vaut le détour. Les photos parlent d'elles même.


Tout se mêle, les bains en Hidjab, les bateaux mouches conduient par des kéké qui passent de la tecnho raï, les pétroliers au large, reste à imaginer les cafés à deux mètres du bord...


Les techniques d'irrigations de l'Égypte des Pharaons restent valables...


Je pars le lendemain vers le Wadi Rum, une réserve où des rochers immenses sont plantés dans le désert. Ce fut le terrain de jeu de Lawrence D'Arabie...

Le Wadi Orum


Après une heure d'attente, je trouve enfin un gars, Mathieu, et une fille, Pauline, qui accepte de partager les frais de la ballade dans la réserve, qui ne se fait pas à pied en été... C'est donc dans une Jeep de 30 ans qu'on parcourt le site qui est vraiment majestueux... Là encore, les photos parlent mieux...



Depuis la source de Lawrence d'Arabie...



Ali est le chauffeur, mais le petit qui l'accompagnait, 11 ans et une sacré classe, conduira la jeep sur la fin.

Je passe la nuit dans l'espace réservé aux tentes, mon budget ayant été sérieusement entamé en Égypte, avec ce taxi, la nuit dans le désert m'échappe...


Le lendemain, je fais route sur Pétra. Dans le bus, je fais la connaissance de 2 françaises, Laure et Marie qui font en gros la même route que moi et partent ensuite en Syrie. Arrivés un peu tard à Pétra, on trouve un hotel et on file vers le site. Il est 12 heures, c'est le cagnard sous le soleil de Pétra...


Le site est vraiment grandiose, on dirait que les Nabatéens ont tout fait pour épater les badauds, 2000 ans plus tard. En effet, le spectacle est progressif et le site commence par un canyon, qui se creuse de plus en plus pour arriver à de véritables falaises de dizaine de mètres de haut, qui se font face, séparée de 2 à 3 mètres par endroits. Le "Siq", c'est son nom, serpente ainsi pendant 1 km jusqu'à ce que, dans une courbe, se révèle le Khazneh, trésor en arabe, le monument mythique de Pétra... On le voit dans Indiana Jones et la dernière croisade, dans Tintin Cock en Stock, mais ce n'est pas du tout le temple du Graal ou le chateau du roi, juste la tombe d'un roi avec deux pièces anodines, une pour les célébrations funéraires chères aux Nabatéens, une autre pour la tombe proprement dite... Mais le soleil n'est pas très bien orienté et je verrai plus en détail ce temple le jour suivant.


Lorsqu'on marche dans le Siq, on lève les yeux et...

Je continue et plus loin monte sur les hauteurs de Pétra avec à la clé un panorama vraiment surprenant : c'est une véritable ville. dans toutes les directions, on distingue des tombes plus ou moins élaborées. Pétra n'était pas un cimetière géant mais les nabatéens construisait ces demeures pour les défunts et vivaient, comme les bédouins, dans des tentes un peu partout sur le site. Il y aurait eu jusqu'à 30 000 habitants...


Panorama depuis le haut-lieu du sacrifice...


Je passe l'après midi a arpenté les chemins de Pétra et dès lors qu'on sort des sentiers battus, on rencontre beaucoup moins de monde... La montée vers le monastère à la fin de la journée est une mise à mort mais elle vaut le coup et en haut, le panorama sur les montagnes et le désert du Néguev israélien aussi...



Le Monastère...


Le lendemain, levé de bon matin, de bonne humeur, je file vers le site. Une rando cachée dévoile un autre point de vue sur al Khazneh, en hauteur, évitant ainsi le flot de touristes qui profite de la relative fraîcheur matinale...

Le Khazneh, vu depuis les hauteurs...


Je finis de visiter certains sites et entame le retour vers l'auberge par un autre siq, plus petit mais très impressionnant également. Avec Laure et Marie, on a convenu d'un horaire de taxi pour ce rendre jusqu'à Dana, paradis perdu, non desservi par les bus.



Sur le chemin, le chauffeur, Walid, nous propose un arrêt aux ruines du chateau des croisé de Shobak. Là, on se fait le petit truc fun ; un passage secret qui part du chateau jusqu'à une source situé en bas de la colline, environ 200 mètres de souterrains dans le noir, à la lampe torche. Ce souterrain permettait aux résidents du château de résister à des sièges prolonger lors des croisades.




À la sortie du souterrain. On aperçoit le château en haut...


À la sortie du tunnel...


Nous arrivons enfin à Dana, fin d'aprem relax après les km engrangés à Pétra...



Coucher de soleil, pris sur le toit de l'auberge


Photo de la rando du lendemain, le village est en haut...



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