C'est bon, je suis rentré hier, tant bien que mal à Naplouse.
Après la vallée de Dana, j'ai suivi la route du Roi, qui serpente dans les différents canyons qui gagnent la Mer Morte ou le Jourdain.

En chemin, deux jeunes fort sympathiques m'invitent, avec fierté, à manger une "douceur jordanienne". Un Kunafa Nablusi... LA spécialité de Naplouse, connue dans tout le moyen orient! Après une discussion un peu difficile moitié arabe/moitié anglais, c'est à dire 50 mots au total, on se sépare et je me rends au château de Kérak, une des plus grandes forteresses des Croisades, repris par la suite par les Mamelouks.
Après ce château et la rencontre d'un policier originaire d'Hébron (Palestine), comme il y en a beaucoup ici, je pars en direction du "Grand Canyon" jordanien, le Wadi Mujib.

Finalement j'arrive à la tombée de la nuit à Madaba, une ville où cohabitent musulmans et chrétiens orthodoxes, connue aussi pour ses mosaïques de plus de 2000 ans.

A l'hôtel, je rencontre, sur le toit qui fait office de dortoir, un espagnol de Valence et trois Franco-Suédoises, Clémence, Clémence et Pauline, qui ont étudié ensemble Stockholm, au lycée français...
Le lendemain, la tête dans le pâté, entre deux tasses de thé, elles me proposent de les accompagner au Mont Nébo, à Béthanie et à la mer Morte, dans leur voiture de location.
Le mont Nébo est le lieu d'où Moïse contempla la terre d'Israël et avant de mourir à 120 ans, quand même. Perso, j'ai rien vu, j'espère qu'il l'a pas fait en été parce qu'avec l'évaporation, on voit pas plus loin que le Jourdain. C'est à dire qu'Israël : peau de zob!

Béthanie est le lieu du baptême de Jésus-Christ, par Jean-Baptiste. Ce lieu, fort symbolique à fait polémique durant de nombreuses années mais après un travail d'historiens et d'archéologues méticuleux, c'est devenu le lieu "officiel" du baptême. On y trouve quelques restes d'églises construites dès le 6 ou 7ème siècles, sur pilotis, afin résister aux crus soudaines du Jourdain.
Le lieu du baptême
Le Jourdain, pas très en forme, à cette période de l'année...
On se retrouve ensuite en Mer Morte, cette fois, côté jordanien, qui est beaucoup plus agréable car beaucoup plus propre que celui que j'avais visité début Juillet en territoires occupés Palestiniens... Traditionnel bain et séances photos kitsh.
On entame ensuite le retour vers Madaba, pour y passer la soirée tranquillement si l'on excepte le petit interrogatoire de la police, à la recherche de roumaines entrées illégalement sur le territoire jordanien!
Le lendemain, après un dernier "salam aleykouuuum"de Clémence, qui faisait un ravage quand la police voulait contrôler les passeports) je repars "as a lonely cowboy" vers Amman où je dois retrouver Enric.

Le jeudi, je peux pas vous dire grand chose parce que je suis super malade, la gastro, la vraie, la première depuis le début. Amman ne présente pas de grand intérêt a priori (moins de 100 ans) si ce n'est la citadelle romaine en ruines.
Le vendredi, toujours pas au top, on loue la voiture, et on part dans les chateaux du désert, à l'est, vers l'Irak, au loin, à 200 Km, qu'on pourrait presque voir tellement c'est plat et aride.

Charmant endroit pour une petite sieste...
Parfois pointe un château, Qasr al Amra, ou celui de Lawrence d'Arabie, Qasr Azraq. On cherche un lieu ombragé, pour pouvoir manger. On fera 10 km avant de trouver l'ombre d'un tamaris séché insignifiant...
Bon, 200 Km dans le désert pour voir ça...
Du VIIème siècle. Les Chrétiens du coin pensent que la tête du centre est celle de Jésus.
À la sortie d'un village (Il y en a un, parfois), on prend un bédouin de 20 ans, en stop. Il nous invite chez lui, 30 km plus loin. Beurre de chèvre, yaourt de chèvre, et poulet maison au menu, à 4 heures de l'après-midi, on en demandait pas tant! C'est le dernier jour avant le Ramadan, ils sont aussi bien content d'avoir un prétexte pour pouvoir savourer un poulet à cette heure-là! Cette situation nous montre, à Enric et moi, le lien quasi constant entre la sympathie des gens et absence de tourisme, pour le moins dans cette région du monde (Autre exemple, le Kunafa avec les deux jeunes, dans un bled un peu perdu où les touristes ne s'arrêtent jamais, autre exemple Naplouse, déjà plus accueillante que Ramallah).
On visite avec les derniers rayons du soleil les ruines d'Umm Al Jimmal. Moi, je suis sur les rotules. Le plan Roots "tente dans le désert" se convertit en plan "H", à Irbid, où je peux dormir correctement.

Le jour suivant, pleine forme, premier jour de Ramadan. Il faudra se cacher toute la journée pour boire et manger.
On visite les ruines de Jérash, une ancienne ville romaine.
Jérash et son forum
Le reste de la journée est consacré à sillonner dans la campagne de cette région très verte de Jordanie.
Un Wadi dans le Nord
On visite Pella, autre ville romaine au soleil couchant et on rentre sur Irbid.
Le lendemain, on file droit vers le Nord, direction Umm Qais, autre ville romaine, (décidément!) construite dans le noir des pierres basaltiques, qui lui donne une certaine originalité, parmi les ruines visitées.

Umm Qais
Je dépose ensuite Enric à un poste frontière, Ash Shayr Hussein Bridge entre Israël et Jordanie, et pars rendre la voiture à un autre poste frontière, King Hussein Bridge, Cisjordano-Jordanien, où les Israéliens, qui contrôlent la frontière, posent plus de problèmes. En effet, ils commencent à mettre ces derniers jours des visas "territoires palestiniens seulement" pour les internationaux se rendant là-bas. Enric, qui doit prendre un avion dans un mois à Tel-Aviv, préfère ne pas prendre le risque... Dans mon cas, c'est moins risqué étant donné que je ne m'y rends que pour 2 jours...
Dans la vallée du Jourdain
En passant les détails, qui sont a peu près identiques à ceux de mon arrivée en Juin, je rentre dans le bus pour Jéricho plus de 3 heures après être sorti du territoire jordanien.
Par chance, à Jéricho, Djihad, un prof d'université à Tulkarem, venant de Amman, propose de me déposer à Naplouse, sur son chemin. Les bus ne circulant plus, à une demi-heure de la levée du jeûne de Ramadan.
Enric de son coté, refoulé à la première frontière pour un problème de tampon jordanien a rejoint le même poste que le mien. Il sort presque en même temps mais prend un bus pour Jérusalem. Il sera moins chanceux car son trajet prolongera le calvaire : il arrivera 2 heures plus tard vanné et vénère.
Pour conclure, voici la carte du parcours depuis le 9 août.
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